THE UNITY : Le diable frappe à nouveau, et live !

The Unity est né lors de la reformation officielle de Helloween, Kai Hansen quittant alors Gamma Ray pour une durée indéterminée… Henjo Richter, le guitariste, et son fidèle comparse Michael Ehre, se retrouvant désemparés, en profitèrent pour revenir la même année sur le devant de la scène avec The Unity, un combo de pur power metal mélodique. De vrais luky Luke de la production : trois albums en trois ans ! Qui dit mieux ? Nos braves Teutons n’ont pas baissé les bras durant la pandémie, et sont déjà de retour avec The Devil You Know, un album live enregistré sur leurs nombreuses tournées européennes s’étalant de 2017 à 2020. [Entretien intégral avec Michael Ehre (batterie) par Pascal Beaumont – Photos : DR]

THE UNITY photo live

Vous avez eu la chance de pouvoir tourner en Europe en Février 2020 en ouvrant pour Rhapsody Of Fire. Je suppose qu’avec le recul, ça doit te paraitre étrange ?
Oui, c’est la dernière fois que nous nous sommes produits sur scène, c’est notre dernière tournée… Mais c’était très cool car on a pu découvrir de nouveaux lieux où nous n’avions jamais joué auparavant avec The Unity. Les musiciens de Rhapsody Of Fire ont été très sympas avec nous ainsi que toute leur équipe technique. Il y avait aussi Skeletoon qui ouvrait le show, et eux aussi sont très sympas. En fait, cela a été une belle opportunité pour nous mais comme je l’ai dit, ça a été aussi notre dernière tournée donc c’est un peu triste… On a joué pour la dernière fois le 26 févier 2020 à Osnabrück au Bastard Club.

The Unity sort à présent un nouvel album live, intitulé The Devil You Know. Côté live justement, vous jouez à la fois en club et en festival. Comment appréhendes-tu ces shows en général ?
C’est très différent. Souvent, on pense que le groupe est plus tendu lorsqu’il joue dans des évènements très importants comme le Wacken comparé a un concert dans un club de 200 personnes. Ce n’est pas du tout le cas, je suis beaucoup moins nerveux lorsque je joue devant énormément de monde. C’est lorsque je joue à la maison dans ma ville que je suis très nerveux ! (rires) Je vis à Nordenham et à chaque fois que nous donnons un concert dans la ville, je ressens beaucoup de pression car tu as toute ta famille qui vient, tes amis, tes proches, c’est donc très spécial.

Et comment décrirais-tu un show de The Unity ?
Si tu viens nous voir sur scène, ce qui est primordial est que tu passes un bon moment. Lorsque l’on joue, tous les gens devant sourient, ils sont heureux. Voilà ce qu’on essaye de faire : les rendre heureux, les mettre dans une bonne ambiance. On veut leur faire oublier tous leurs problèmes juste pour une heure trente, ou deux heures, en cohésion avec nous et la musique. C’est ce que l’on essaye de transmettre. Pour moi, c’est cela un bon concert pour nous. L’année dernière, j’ai donné avec Gamma Ray un concert virtuel, c’était une expérience assez sympa mais aussi très étrange car il manque l’énergie que te renvoie le public et qui fait que tu donnes encore plus sur scène, tu leur renvoies aussi cette énergie, c’est un échange permanent. C’est ce que l’on essaye de faire avec The Unity, et c’est pourquoi on espère revenir sur scène le plus tôt possible.

Tu es le batteur de The Unity, mais tu joues aussi aux côtés de Gamma Ray donc, de Primal Fear et de Uli Jon Roth. Au fil des années, il y a des concerts qui t’ont marqué probablement plus que d’autres, et qui resteront gravés à jamais dans ta mémoire ! Lesquels par exemple ?
Oui, je me souviens d’un concert avec Gamma Ray, je crois que c’était en 2012 ou 2013. Je venais alors d’arriver dans le groupe, on jouait au Wacken (Ndlr : c’était le 04/08/2012, Michael venait t’intégrer la formation). Lorsqu’on a joué le titre « I Want Out » qui est un classique d’Helloween, tout à coup je me suis revu lorsque j’étais enfant dans ma chambre chez mes parents en train d’écouter les classiques de Helloween, Keeper Of The Seven Keys. Je les avais achetés moi-même dans un supermarché tout près de chez moi. Maintenant, c’est impossible de se procurer des disques dans ces magasins (rires) Je me souviens d’avoir acheté en même temps une plaquette de chocolat. Tout ça m’est revenu d’un coup lorsque j’ai joué ce titre sur scène. Je me revoyais même : j’étais ado, dans mon lit, je mangeais du chocolat et j’écoutais ces disques tout en regardant les photos et la pochette des albums. « I Want Out » y figurait (Ndlr : Keeper Of The Seven Keys: Part II). Et à présent, j’étais sur scène au Wacken et je jouais cette chanson live. C’était comme si un rêve se réalisait. Ce fut très étrange mais vraiment bien.

Pride, votre troisième opus est sorti en mars 2020. Qu’est ce qui a motivé le choix de revenir avec cet album live The Devil You Know ?
C’est une bonne question parce que tu as mentionné l’album Pride qui est sorti le 13 mars en Europe, le jour ou l’Allemagne à décrété le confinement dans tout le pays. On avait programmé de partir en tournée la veille, soit le 12 mars. On aurait encore pu jouer mais on avait ce sentiment qu’il ne fallait pas le faire, et la tournée a été annulée… On a perdu une année entière et on s’est demandé ce que nous pouvions faire, écrire un nouvel album mais ce n’étais pas une bonne idée car nous n’avions pas pu donner un seul show pour présenter Pride justement. C’était stupide. Notre maison de disques nous a fait la suggestion de sortir un live. On avait enregistré de nombreux concerts durant les deux dernières années, et on avait donc énormément de matériel dans lequel piocher. On est parti sur cette idée : revenir avec un live, puis sortir en 2022 un nouvel opus studio.

Pourquoi avoir choisi des morceaux issus de différents concerts plutôt que de proposer un seul show complet ?
C’était difficile parce que lorsque nous avons enregistré ces concerts lors de nos tournées, et on ne pensait pas à l’origine en faire un opus live et sortir tous ces titres un jour. C’était juste pour nous écouter, voir ce que cela rendait sur scène, se corriger, voir ou nous faisions des erreurs et comment s’améliorer. Ça ne devait pas sortir sur cd à la base. C’est ce qui a motivé ce choix de proposer des extraits de plusieurs shows. Sur certaines dates, nous avons eu des problèmes techniques. Je me souviens que lors d’un concert, il y avait un micro-guitare qui était devant l’ampli destiné à enregistrer et il était cassé, il faisait du bruit donc nous ne pouvions pas garder ces prises. Sur certaines chansons nous avons fait des erreurs, on en fait toujours. (rires) On a choisi les meilleures versions de chaque morceau et on les a tous assemblés. Impossible de proposer un seul concert par conséquent. On a aussi ajouté quelques overdubs. Au niveau de la batterie, tu peux louper une frappe lorsqu’il y a des répétions et donc j’ai dû rejouer ces parties. Mais il n’y a eu que quelques petites retouches ici et là. On a juste corrigé quelques petites erreurs car on ne va pas non plus proposer des versions avec des pains… (rires) C’est la seule raison valable qui nous a poussés à retravailler certaines parties mais l’ensemble était bon.

Je présume alors que ce ne fut pas évident de choisir les titres qui allaient figurer sur ce live ?
En effet, ce n’était pas facile parce qu’on avait énormément d’enregistrements, on aurait pu proposer facilement un double album. Mais nous étions pris par le temps, notre plan étant de publier cet opus pour le 12 novembre. Il y avait une raison précise pour le choix de cette date : la tournée avec Rage devait débuter le lendemain le 13 novembre mais tout a été annulé ce que nous ne pouvions pas prévoir au moment de la préparation de cet opus live. C’est la raison pour laquelle on a choisi de sortir un simple et non un double, cela nous aurait pris trop de temps. Mais j’en suis très heureux, il y a soixante minutes de live, et tu ne t’ennuies pas si tu l’écoutes d’une traite. C’était la bonne décision à prendre. Dans le futur, on peut envisager de sortir un dvd live ou un double opus.

La très bonne surprise de ce live, c’est la prestation vocale de votre chanteur Gianbattista Manenti qui est incroyable !
Je confirme : je suis à ses coté tous les soirs et je le connais depuis dix ans. J’ai assisté à son évolution en tant que chateur. Il était déjà très bon lorsque je l’ai rencontré il y a dix ans mais maintenant il est excellent. C’est un des meilleurs pour moi. Ce n’est pas simplement une belle voix, il a aussi le sens des bonnes mélodies et c’est un très bon frontman. Je le connais depuis peut être treize ans, c’est une belle rencontre : j’étais en Italie, je jouais au côté de Kee Marcello qui avait été le guitariste d’Europe. Kee connaissait Gianbattista, ils avaient travaillé ensemble avant, je crois que Gianbattista avait chanté sans son combo solo avec lui avant que je le rejoigne. Mais Kee a décidé de chanter aussi, il ne cherchait pas de chanteur. On était en tournée en Italie et un jour Gianbattista est venu voir Kee pour lui dire bonjour. Kee l’a invité à monter sur scène le soir même pour chanter un titre avec nous. On a joué « Rock The Night » d’Europe. C’est la première fois que je l’entendais chanter et je fus impressionné. Par la suite, j’ai monté Love.Might.Kill (Ndlr : la formation a sorti deux albums Brace For Impact et Too Big To Fail), je ne sais pas si tu en as entendu parlé. On cherchait un chanteur, c’est à ce moment-là que j’ai pensé à le contacter. Je lui en avais parlé lors de notre rencontre et je lui avais demandé son numéro de téléphone, son mail, son adresse et je lui ai dit qu’on aurait peut-être besoin d’un chanteur. C’est comme cela que l’on a travaillé ensemble et enregistré ces albums de Love.Might.Kill. Maintenant, on continue ensemble avec The Unity. Il y a donc une longue période de collaboration entre lui et moi.

Un seul morceau est extrait de Pride : « We Don’t Need Them Here » qui, lors de sa sortie l’an dernier, a créé une polémique au sujet du thème abordé. Peux-tu nous en dire davantage s’il-te-plaît ?
Tu sais, nous ne sommes pas un groupe politique ou engagé. Lorsque les gens viennent nous voir sur scène, ils sont là pour oublier leurs problèmes, passer du bon temps avec nous comme je te disais plus haut. Mais ce titre est engagé politiquement. Il parle des mauvaises choses qui se passent dans le monde, notamment de ceux que je surnomme les haineux. Ce sont ces gens qui ne veulent pas aider les réfugiés, les étrangers. En 2015, en Allemagne nous avons eu un afflux de réfugiés syriens et ces haineux ne voulait pas les voir arriver chez nous. C’est quelque chose que je ne comprends pas. Si des gens ont besoin d’aide un état, ou d’un ensemble comme l’Europe, on doit leur venir en aide tout simplement parce qu’on peut le faire. Tous ces pays comme ceux d’Afrique ne peuvent pas s’aider par eux mêmes, il y a des dictateurs, ils vivent dans des conditions très difficiles. Ces gens qui ont un sentiment de haine envers ces populations, cette discrimination, cette haine nous n’en voulons pas, on rejette tous ces haineux. Il y a un monde et on doit s’entraider les uns les autres. Il faut oublier ces histoires de religions, de couleurs de peau, ce n’est pas un problème, on s’en fout. On fait tous partie du même monde, une unité ! (rires) Voilà le message que nous voulions faire passer à travers cette chanson. Nous ne voulons pas de tous ces gens qui propagent la haine, la discrimination. Malheureusement, certaines personnes à qui on a dédié ce titre ont réagi car ils n’étaient pas d’accord avec notre opinion. Ils ont leur avis. C’est le seul morceau engagé que nous n’ayons jamais fait avec The Unity. Je pense que ce sera le premier et le dernier parce qu’on n’est pas une formation à revendication. Mais le morceau est tellement fort qu’on a fait une vidéo pour le promouvoir et on l’a joué sur notre tournée avec Rhapsody Of Fire avant que Pride ne soit sorti. C’est pourquoi il n’y a qu’un seul extrait de Pride qui figure sur cet album live.

Vous venez juste de sortir un clip hilarant pour le single « Close To Crazy » avec comme invité le ventriloque Sascha Grammel accompagné de sa marionnette qui est une véritable star en Allemagne !
Oui, c’est une énorme star chez nous et dans les pays où l’on parle notre langue comme la Suisse ou l’Autriche. Il a un show télévisé, on le voit en permanence sur le petit écran. Il attire énormément de monde lors de ses prestations scéniques, il est très marrant. Je l’ai vu deux ou trois fois sur des chaines tv différentes, c’est très amusant. Lorsqu’il présente sa marionnette, il fait toujours des blagues à propos de lui, elle se moque de lui, elle parle de sa vie quotidienne avec ses chats, c’est vraiment amusant. Je ne suis pas sûr mais c’est peut-être la première fois où l’on voit une marionnette jouer un rôle important dans un vidéo clip de Métal. Sasha est un ami de notre guitariste Stefan Ellerhorst qui est aussi écrivain et producteur. Sasha a toujours dit à Stefan que lorsqu’il faisait du sport, il écoutait « Close To Crazy« , cette bonne humeur pour faire du sport. On a alors eu cette idée pourquoi ne pas lui demander de tourner un clip pour ce morceau qui est extrait de notre premier opus The Unity sorti en 2017. C’est un vieux morceau mais on avait cette chance de pourvoir tourner avec lui, cela n’aurait pas eu de sens autrement de tourner un clip pour une chanson datant de 2017. Mais là nous devions faire la promotion de The Devil You Know. C’était donc le bon moment pour lui demander de participer au clip. Il a été très heureux qu’on lui propose cette idée et maintenant, tu peux voir le résultat sur internet. (rires)

En tant que batteur, y a-t-il des morceaux qui sont un challenge technique sur scène pour toi ?
Je répondrai non. Je peux faire des erreurs mais ce n’est jamais un défi. Il faut être concentré et resté dans le morceau lorsque tu joues. Mais ça peut changer, par exemple sur Pride, on a cette chanson « Rusty Cadillac » qui a un rythme spécial, Michaël me joue le rythme, je ne le joue pas habituellement. (rires) Je me souviens que lors de l’enregistrement, c’était un gros challenge pour moi et ça le sera sûrement aussi en concert. Je me suis assis et j’ai répété dans ma salle à manger. (rires) Ce morceau-là est donc un défi pour moi.

Tu enseignes la batterie d’ailleurs. Qu’essayes tu de transmettre à tes élèves ?
Ce qui est important c’est d’avoir un bon son et un excellent ressenti par rapport à ce que demande le morceau. Si tu joues dans une formation comme AC/DC, tu n’as pas besoin d’un kit énorme de batterie ou de rythme complexe. Tu dois jouer ce que requièrent les morceaux dans ce style, c’est assez basique. Mais leur batteur Phil Rudd joue ce rythme d’une manière si parfaite que je suis certain que peu de batteurs sont capable de jouer les parties qu’interprète Phil Rudd. Il joue le rythme en chantant. Pourtant ce n’est pas compliqué à jouer mais il apporte sur chaque chanson son feeling, le son. Une manière de frapper les toms associée à une forme de timing qui fait que AC/DC est si spécial et unique au final depuis des années. Si tu comprends ce dont a besoin le titre, alors tu es un bon batteur.

Tu es batteur mais aussi guitariste et producteur. Comment t’impliques-tu dans le processus de composition avec The Unity ?
Au départ, on enregistre des démos. Nous sommes cinq ou six à composer, alors c’est un vrai luxe. On se retrouve donc au bout d’un certain temps avec beaucoup de matériel et il faut faire un choix ; nous décidons alors quels titres nous allons conserver pour le disque. J’enregistre mes démos à la maison dans mon petit studio avec ma guitare et je programme les parties de batterie. C’est plus rapide que d’enregistrer les batteries pour des démos, c’est parfait. Puis j’envoie le tout à Gianbattista pour voir s’il a de bonnes idées de mélodies vocales et on continue ensemble à travailler dessus. S’il n’a pas d’idée pour une chanson, j’essaye alors d’en trouver moi-même, et si je n’en trouve pas alors on abandonne la chanson. Mais comme je l’ai dit on a beaucoup d’idées, de titres parmi lesquels choisir. Je ne suis pas inquiet pour le prochain album. (sourires)

Tu veux dire que vous avez déjà écrit beaucoup de chansons pour votre quatrième opus ?
Oui ! Toutes ne sont pas terminées mais on a déjà beaucoup de matériels.

Vous donnez l’impression d’avoir une énorme facilité pour composer !
Oui, tu as raison c’est simplement parce que nous sommes cinq ou six à écrire donc c’est nettement plus facile. Si chacun amène deux titres, ça nous fait un album. (rires) Nous avons beaucoup travaillé pour la sortie de notre premier opus en 2017, c’était très dur, nous lancions alors le combo, il fallait tout agencer. On a essayé de faire progresser la formation pour lancer The Unity et faire en sorte qu’elle devienne de plus en plus importante. Le bon et le mauvais, c’est que nous sommes tous des musiciens très expérimentés mais cela signifie aussi que nous avons tous une moyenne d’âge de cinquante ans, excepté notre chanteur et que l’on n’a pas quinze ans devant nous pour établir The Unity. C’est pourquoi nous travaillons très dur avec le temps dont nous disposons pour gravir les échelons étape par étape.

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Pourrais-tu me donner ton ressenti par rapport aux trois albums qui sont déjà sortis dans la discographie de The Unity ?
Si tu les écoutes les uns après les autres, tu peux constater qu’il y a un certain développement. Avec Pride on a trouvé le bon chemin pour nous exprimer musicalement avec la direction musicale qu’il fallait pour The Unity. Il est très varié et montre que l’on a atteint une unité. On ne peut pas en dire autant de notre premier méfait, c’était le premier et on n’avait rien comme référence. Tu peux dire qu’il sonne comme The Unity mais tu n’as rien pour comparer. Sur Rise on a progressé, idem pour Pride. Les chroniques pour le premier disque étaient très bonnes mais pour Pride, elles furent fantastiques. En y repensant, je n’ai pas vu une seule chronique négative. Cela montre que l’on est dans la bonne direction pour être meilleur et rendre nos chansons plus parfaites. On verra ce qui arrivera avec le quatrième opus studio mais je pense que l’on peut continuer dans cet esprit.

Tu veux dire que pour l’instant vous ne connaissez pas la direction musicale du prochain enregistrement studio ?
Non, il peut être très différent de Pride. Lorsque tu composes et que tu développes une idée, tu ne sais pas si les gens seront convaincus par ce que tu proposes. Lorsque tu écrits tu donnes, le meilleur de toi même mais la réalité te rattrape dès que l’opus sort et qu’il est proposé au public. Là, tu vois si les gens apprécient ou pas. On enregistre uniquement des titres que nous aimons, il n’y a aucun compromis. Si tu aimes ce que tu fais, la chance que le public les apprécie aussi est très élevée. C’est dans cet esprit que nous écrivons. On ne se dit pas : « nous devons aller dans telle ou telle direction » ou « il faut retrouver l’esprit d’autres morceaux du passé », on n’est pas dans une usine. (rires) La musique est un art, ça vient de l’intérieur. Tu peux évidemment écrire des chansons un peu comme à l’usine. Il y a beaucoup d’exemples dans ce business notamment au niveau de la pop. Il y a des gens qui y arrivent mais ce n’est pas la façon dont nous avons envie de fonctionner. On ne veut pas être ce type de formation. Ce que nous écrivons vient de l’intérieur et je suis sûr que les gens apprécient cela.

Finalement, vous avez enfin trouvé votre unité au sein du groupe alors ?!
Oui ! (rires) Bonne question ! D’une certaine manière, tu peux dire que maintenant on a cette union, et ce sentiment, on l’a depuis notre premier opus. Mais lorsque nous avons commencé à tourner, on a passé beaucoup de temps ensemble, on a appris à se connaître, à se découvrir et maintenant on se connait très bien On a tous de bons souvenirs des concerts et de tout ce qui arrive en tournée. On a grandi et progressé ensemble pendant ces quatre dernières années. Lorsque j’ai réécouté ce live cela m’a replongé au moment où on a réenregistré ces shows et plus spécialement maintenant que nous ne donnons plus de concerts, c’est-à-dire depuis un an et demi, et je me suis senti bien. Cela m’a rappelé pourquoi nous faisions cela et ce qui fait notre unité, car c’est beaucoup de travail pour nous et nous ne vendons pas des milliers d’opus. (rires) Cela veut dire que nous investissons beaucoup de temps, d’argent et beaucoup d’espoir dans ce combo sinon ce serait fou de faire tout cela.

Sais-tu si vous allez bientôt remonter sur scène ?
Nous avons prévu de donner deux concerts là où je vis à Nordenham en Allemagne, les 25 et 26 décembre. Ce sont les deux seules possibilités que nous avons depuis un an et demi. On avait aussi prévu de faire une release party pour la sortie de Pride mais ça n’a pas été possible en raison de la pandémie. Donc côté scène, les gens peuvent retourner voir des concerts avec des restrictions cependant, il faut qu’ils soient vaccinés ou qu’ils aient fait un test PCR, c’est pourquoi nous allons pouvoir donner ces deux shows locaux. On jouera de nouveaux morceaux extraits de Pride, après pour la suite je ne sais pas.

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Depuis 2005, tu es aussi le batteur de Uli Jon Roth, l’ancien guitariste de Scorpions. C’est un style qui est très éloigné du Heavy Metal !
Oui c’est étrange. Je me souviens avoir reçu cet appel téléphonique il y a des années un matin d’un ami Peter Knorn qui est aussi le bassiste de Victory et le manager de Uli Jon Roth, Ufo, Michael Schenker. Il m’a demandé si j’étais disponible pour partir en tournée avec Uli. J’étais bien sûr partant et je lui ai demandé quand débutait cette tournée, il m’a répondu dans quatre jours ! (rires) Il m’a alors demandé de me rendre à Hanovre le jour même et de répéter avec Uli. Ils avaient un batteur mais je ne sais pas pourquoi cela ne fonctionnait pas. Ils ont donc contacté leur manager Peter Knorn pour lui demander de trouver un batteur. C’est à ce moment que Peter m’a appelé. J’ai sauté dans ma voiture et je me suis rendu à Hanovre qui est à deux heures de route de chez moi. J’ai écouté les morceaux pour me préparer à la répétition car je ne connaissais pas les disques de Uli. En arrivant c’était très étrange là encore, dans la salle de répétition j’ai vu Uli, Francis Buchholz l’ancien bassiste de Scorpions, Ferdy Doernberg le clavier d’Axel Rudy Pell. Je le connaissais mais on n’avait jamais travaillé ensemble. On a répété et on a passé un bon moment. Ensuite ils m’ont annoncé que tout était ok et m’ont demandé si je pouvais rester pour continuer à répéter. J’ai répondu que non car je devais m’occuper d’autres choses que j’avais à faire avant ces dates. Je devais m’organiser, j’avais un fils âgé d’un an à cette époque et sa mère travaillait, on devait donc s’organiser en fonction de cette nouvelle situation. Je devais rentrer chez moi mais je leur ai dit que je pouvais revenir le lendemain. Ce que j’ai fait, on a répété tout le weekend et le samedi suivant nous avons donné notre premier concert. Par la suite j’ai fait plusieurs tournées avec Uli et on a enregistré un album ensemble (Ndr : Under A Dark Sky 2008). J’ai eu l’opportunité de tourner avec lui aux USA, en Europe. J’ai beaucoup appris à ses côtés.

Ce doit être un grand moment de reprendre tous ces classiques comme « The Sails of Charon », « Virgin Killer », « In Trance », « Pictured Life » ou encore « We’ll Burn The Sky » ?!
C’était fantastique, tu veux dire ! Quand j’avais dix ou onze ans, j’ai commencé à écouter du Hard Rock et du Heavy Metal. C’était l’époque de Blackout et Love At First Sting, deux albums majeurs. J’étais un grand fan de Scorpions mais Uli Jon Roth ne faisait déjà plus parti de la formation qu’il avait quittée depuis plusieurs années déjà. (Ndlr : Uli a quitté Scorpions en 1977 après leur tournée au Japon ou a été enregistré Tokyo Tapes). Pour être honnête, je n’étais pas très familier avec ces anciens titres et j’ai dû les apprendre. Même si je les avais écoutés auparavant. Cela aurait été plus facile si on m’avait demandé de jouer « Rock You Like A Hurricane ». (rires) Uli est un musicien pur, un artiste. La plupart de ces chansons ont été remaniées avec des arrangements différents sur scène. J’ai donc dû les apprendre et les jouer dans ces versions. Je me souviens qu’on a commencé à répéter vers 13h et on a terminé à 20h, puis j’ai rejoint ma chambre d’hôtel pour préparer les titres pour le lendemain. Après quelques jours, j’avais la tête qui explosait mais je l’ai fait et cela a été une bonne école pour moi.

Tokyo Tapes est un classique de Scorpions et une référence parmi les albums live qu’est ce qui fait la différence avec d’autres opus qui n’ont pas atteint ce statut !
On ne peut pas savoir Tokyo Tapes en est le parfait exemple comme Kiss Alive. Cet opus leur a permis de percer, ils avaient enregistré trois opus studio avant un peu comme ce que nous venons de faire. Rires Mais aujourd’hui la scène musicale et le business sont très différents. Il faut être réaliste, on est satisfait de The Devil You Know, on en est très fier, j’adore l’écouter et j’espère vraiment que les gens vont l’apprécier et l’acheter. Mais je ne pense pas mais on ne sait jamais qu’il va nous permettre d’exploser. Je suis très réaliste certaines personnes pensent que je suis pessimiste. Rires.

Le nouvel opus devrait sortir l’année prochaine… Avez-vous déjà songé à un titre d’album ?
C’est toujours une décision difficile à prendre, pour le premier ça a été facile. (rires) On a beaucoup d’idée, il faut qu’il sonne bien et qu’il colle bien à la galette et à la période. Le premier s’appelait The Unity c’était notre entré dans le jeu. Puis il y a eu Rise car le groupe s’épanouissait. Le troisième Pride car nous somme fier d’en être arrivé là. The Devil That You Know a aussi une explication, c’est la même chose que Better The Devil You Know that the Devil You Don’t know (Mieux vaut le diable que tu connais que le diable que tu ne connais pas) ce qui signifie ce n’est pas simple de donner une définition en Anglais mais je dirais tirer le meilleur parti d’une situation pour en donner une version courte. Peut-être que ce n’est pas à 100 % correct. Mais pour les fans c’est mieux d’avoir un live que rien du tout pendant un an et demi. En écoutant ce disque ils peuvent se rappeler certains souvenirs. C’est mieux que rien, voilà pourquoi on l’a appelé The Devil That You Know. On a aussi trouvé le titre pour le prochain mais je ne te le dirais pas. Rires. Merci pour tes bonnes questions, ce fut un plaisir.


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